Et si nous parlions des violences sexuelles avec nos enfants ?

C’est un sujet qui me touche particulièrement… Éducatrice spécialisée de formation, j’ai travaillé durant plusieurs années au sein de la Protection de l’Enfance auprès de mineurs en danger, placés par le Juge des Enfants dans des familles d’accueil ou des institutions pour des raisons diverses telles que des carences éducatives graves, des maltraitances physiques, sexuelles et toujours psychologiques…

Parce qu’il est important de parler des violences sexuelles avec nos enfants dans un but de prévention

En parler avec des mots simples sans instaurer un climat de peur envers l’adulte en général… Bien insister sur le fait que la plupart des adultes sont bienveillants et protecteurs envers les enfants ;  que leur rôle est d’aider les enfants à bien grandir et à leur apprendre la notion de respect pour soi, pour les autres, pour leur propre corps… C’est la meilleure des préventions afin que l’enfant comprenne que son corps lui appartient, qu’à partir d’un certain âge, il n’y a que lui qui a le droit d’y toucher (sauf bien sûr en cas de maladie ! )

C’est pour ces raisons que pour une première sensibilisation à la notion de pudeur, de respect de soi, de son corps, j’ai écrit cette histoire, illustrée par Claire Touzery, pour les 6/10 ans :

Petits échanges avec ma fille autour de ce sujet très important !

Voici la quatrième de couverture :

« Oui, je suis la maman d’un garçon et d’une fille, nés jumeaux ! Alors, la question de l’intimité s’est posée rapidement au sein de notre famille !
Vers l’âge de deux ans et demi, trois ans, Marie et Nathan ont compris leur différence, puisqu’en miroir, ils voyaient bien qu’un zizi ne ressemblait pas à une zezette ! Par la découverte anatomique de leur propre sexe, ils ont apprivoisé peu à peu leurs corps de petite fille et de petit garçon !
   Ainsi, notre travail de parents n’est-il pas d’amener nos enfants à comprendre et à assimiler cette différence, afin qu’ils s’approprient leur identité sexuelle ? N’avons-nous pas un rôle important à jouer dans leur construction identitaire ?
   Puis, par une approche simple de la question de l’intimité, accompagnons-les vers le respect de leur propre corps et celui d’autrui…
Vers cette belle «pudeur» qui nous lie les uns aux autres…
Vers cette belle «pudeur» qui nous permet de considérer autrui comme un sujet unique et digne de respect… »

Voici des extraits :

Pour aborder également cette notion du respect du corps, de « consentement » avec des enfants, je vous partage cette vidéo qui utilise des mots simples et accessibles ! Outil pédagogique d’éducation à la sexualité dès le CP, « Expliquer le consentement aux enfants » permet de nouer un dialogue avec des enfants d’âge primaire, que ce soit à l’école ou à la maison et favorise la prévention des abus sexuels. Objectifs : expliquer l’importance de l’intégrité physique aux enfants mais aussi, au passage, rappeler aux parents qu’on ne favorise pas la notion de consentement en forçant son enfant à faire un bisou pour dire bonjour ou au revoir à un adulte…

Texte de la vidéo: « Nous sommes tous différents :

  • Il y a des gens qui aiment se prendre dans les bras.
  • Et il y en a qui n’aiment pas ça.

Et chacun choisit ce avec quoi il se sent à l’aise. »

Texte de la vidéo: « Parfois, les adultes disent aux enfants ce qu’ils doivent faire de leur corps: -Fais un bisou à Taty pour lui dire au revoir. Mais l’enfant doit avoir le choix: -Non, ça me met mal à l’aise, je vais lui dire au revoir avec la main. »

Texte de la vidéo: « C’est toi qui décides ce que tu fais de ton corps. Personne d’autre ne doit te dire ce que tu fais de ton corps: ni tes amis, ni des inconnus, ni même des adultes que tu connais. »

Texte de la vidéo: « Est-ce que quelqu’un qui adore les câlins peut prendre dans ses bras n’importe qui? Non. L’autre doit être d’accord. Mais comment savoir si l’autre est d’accord? Il suffit de demander. En fait, c’est assez simple:

  • On demande si l’autre est d’accord
  • On écoute sa réponse »

Texte de la vidéo: « Les enfants n’ont pas la maturité pour tout faire:

  • ils ne sont pas prêts pour signer des contrats
  • ils ne sont pas prêtes pour voter
  • ils ne sont pas prêts pour consentir à des trucs sexuels…

… parce que ce sont des enfants. Donc si un adulte demande à un enfant de dire oui à des trucs sexuels, c’est interdit. L’adulte a tort et ce n’est pas la faute de l’enfant. »

Pour davantage d’explications : https://www.comitys.com/consentement-explique-aux-enfants/

https://www.comitys.com/consentement-explique-aux-enfants/

Afin d’aborder directement le sujet des violences sexuelles, avec des enfants plus âgés, il est important d’adapter notre vocabulaire à leur capacités de compréhension. Toujours insister auprès d’eux sur le fait que la plupart des adultes qu’ils rencontrent sont bienveillants et dignes de confiance… Puis préciser que certaines personnes peuvent être malades dans leur tête au point de vouloir faire des choses interdites avec des enfants, comme avoir envie de les voir tout nu, de les caresser, de toucher leur intimité… Si un adulte a ces envies envers des enfants, ce n’est pas du tout normal ! C’est interdit ! Les enfants ont le droit de dire « NON ! » à ce genre d’agissements !  Ce n’est pas normal ! Bien répéter que c’est interdit par la loi ! Cette personne est malade, elle a besoin d’être soignée et même si elle dit à l’enfant « C’est un secret entre nous, tu n’en parles à personne ! », surtout il est très important que l’enfant en parle le plus rapidement possible à ses parents, à sa famille, aux enseignants…

Ainsi, pour les enfants, il ne s’agit pas d’instaurer un climat de peur, de méfiance envers tous les adultes, mais de développer leurs capacités de discernement, de prudence et de défense dans ce monde où le risque est possible… D’en parler est la meilleure des préventions !

A l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’enfant le 20 novembre, Bayard Jeunesse a réalisé un livret de prévention qui est très bien fait : “Stop aux violences sexuelles faites aux enfants”, destiné aux enfants âgés de 7 à 13 ans. Si vous ne l’avez pas reçu avec les magazines Astrapi, J’aime lire, Images Doc ou J’aime lire Max de novembre, vous pouvez le télécharger gratuitement. Le livret sera également diffusé par des associations partenaires via leurs réseaux.

Voici le lien vers l’article pour le téléchargement gratuit :
https://www.bayard-jeunesse.com/actualites/bayard-jeunesse-realise-un-livret-de-prevention-des-violences-sexuelles-faites-aux-enfants/

C’est pour lutter contre ce fléau et alerter les enfants que Bayard Jeunesse a créé ce livret de prévention. Un livret écrit avec des mots simples et des bandes dessinées pour dire aux enfants que les adultes peuvent avoir des comportements qu’il ne faut pas accepter.

Ce livret a pu voir le jour grâce à l’aide de France Télévisions et de nombreuses associations ou organisations défendant les droits des enfants : la Fondation Action Enfance, les Apprentis d’Auteuil, le Bureau International Catholique de l’Enfance, le Centre de Victimologie pour Mineurs, Enfance et Partage, l’Unicef, les Scouts et Guides de France, SOS Villages d’enfants, la Croix, l’UCPA et la Fondation Meeschaert. Il a reçu le soutien du Défenseur des Droits.
Les textes et les images ont été spécifiquement conçus pour les enfants, avec la relecture attentive de professionnels qui recueillent quotidiennement la parole d’enfants victimes et les accompagnent dans leurs parcours souvent difficiles.

Trois vidéos très bien réalisées reprennent les situations du livret :

“Un tonton pas si gentil”


A la fin de chaque vidéo, des mots très importants qui parleront aux enfants…

“Drôle d’entraîneur”

“Hugo se fait piéger sur internet”

De très bons supports d’échanges pour aborder ce sujet délicat avec nos enfants…

L’an dernier, mes enfants, scolarisés en CM2, ont passé leur « permis internet ». Ce petit livret était très bien fait et nous l’avons lu ensemble, ce qui nous a permis d’échanger autour des risques et dangers d’internet.

Très bon support d’échanges également !

Enfin, je vous partage cet article dans lequel vous trouverez cette vidéo de Christophe André, psychiatre très renommé dont j’apprécie particulièrement les idées. Je cite : « Ma femme avait eu raison. Elle s’était montrée plus moderne que moi, vieux crouton d’une époque où la pédophilie existait bel et bien, mais dans le plus grand secret. Depuis, les choses ont continué de bouger dans le bon sens. On sait aujourd’hui qu’il faut informer, expliquer, éduquer, pour éviter des enfances et des vies fracassées. Ce n’est pas gai, mais c’est tout de même ce qu’on peut appeler un progrès. » »

https://positivr.fr/ma-femme-avait-eu-raison-un-psy-explique-pourquoi-il-faut-expliquer-la-pedophilie-aux-enfants/

Parce qu’il est important d’aborder ces sujets délicats avec les enfants… 

Au plaisir de vous rencontrer !

Positivement

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est carte-visite-finale-recto.jpg.

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